Mois : mars 2023

Sommes-nous des cyclistes inquiets ?

Sommes-nous des cyclistes inquiets ?

Rapport moral présenté lors de l’assemblée générale le 17 mars à Agon Coutainville

Le plan national vélo 2023-2027 et mobilités actives est en route.  Il souhaite faire du vélo un mode de transport à part entière et accroît le soutien de l’état aux investissements locaux. L’objectif étant d’atteindre d’ici sept ans une part de 12 % pour les déplacements à vélo. Mais nous sommes inquiets car notre région, notre département et notre communauté de communes ont pris du retard.

L’usage du vélo augmente (en trois ans : +34 % en zone urbaine, +17% en péri-urbain et +18% en zone rurale), selon les chiffres de vélo et territoires 2022. Nous en sommes ici au tout début de l’histoire, le potentiel de développement du vélo est considérable, 60% des trajets sur notre territoire font moins de 5 km et sont encore effectués en automobile la plupart du temps.

Nous sommes inquiets car le cycliste est un usager fragile. Dans la même période, le nombre de morts à vélo a également augmenté : + 47% en campagne au niveau national.

Pour aller faire ses courses, aller au travail, aller au collège, le cycliste doit se sentir en confiance. Pour inciter au report modal, il est donc indispensable de sécuriser notre réseau cyclable. En particulier les points noirs de notre territoire : le pont de la Roque, le pont de Hyenville, le pont de Quettreville.

Roues Libres de plus en plus visible sur les routes et le paysage politique local !

Cette année nous avons été associés à la rédaction des schémas directeurs vélo de la ville de Coutances et de la CMB et il faut saluer l’esprit de concertation qui émane de ces travaux. 

Mais notre association n’est qu’une interlocutrice auprès des décideurs, élus et techniciens. Aucune réalisation concrète ne sera réalisée sans une volonté politique audacieuse se traduisant par la mise en œuvre de moyens financiers et humains suffisants. 

Nous sommes inquiets de nous voir opposer l’argument financier pour justifier le report des travaux qui risquent de rester dans des cartons à l’état d’études et de plans. 

Nous sommes inquiets de voir les collectivités, communes, département, région, services techniques se renvoyer la patate chaude et d’entendre « que là ce n’est pas possible, ce n’est pas de notre compétence » et de comprendre que rien ne se passera avant cinquante ans.

Mesdames et Messieurs les élus n’hésitez pas à être ambitieux, le plan national vélo est là pour vous aider. La transition écologique sera bien plus ruineuse si elle ne se fait pas.

Heureusement l’année 2022 a été aussi riche d’évènements qui nous donnent des raisons de rester optimistes :

La tournée à bicyclette en juillet dernier avec une foule nombreuse lors des bals à Montmartin et Agon, les échanges avec les apprentis mécanos lors des ateliers, la visite à Vannes et Séné où nous avons entrevu l’avenir de notre réseau cyclable, les participants venus nombreux lors des fêtes de Regnéville et Agon.

Le 10 juin prochain nous organiserons notre première vélorution qui prendra la forme de trois cortèges cyclistes qui convergeront depuis Agon, Hauteville et Coutances vers le Pont de la Roque.

Vous êtes tous invités à participer à cette manifestation cycliste dont l’un des mots d’ordre sera le prolongement de la pratique cycliste au-delà de 64 ans.

Nous espérons que nos élus viendront nombreux sur le terrain pour prendre conscience de la nécessité d’aménager mais aussi pour partager un moment festif en roue libre.

Marie Foubert, co-présidente

SCHEMA DIRECTEUR CYCLABLE CMB

SCHEMA DIRECTEUR CYCLABLE CMB

Le partage de la route à la rescousse

Après le diagnostic, les itinéraires du schéma cyclable intercommunal ont été présentés en comité de pilotage le 10 février 2023. Ainsi que le type d’aménagement, pour 70 % du partage de route, tout simplement.

En préambule, le schéma indique sa stratégie : s’appuyer sur les aménagements cyclables existants et le réseau routier faiblement circulé pour, au total, afficher un réseau cyclable de 442 km. Comment se répartit ce linéaire, de prime abord conséquent, dévolu aux déplacements du quotidien ? Les boucles touristiques ont quant à elles un jalonnement dédié (photo).

À 70 % ce réseau serait constitué de routes/rues partagées sur une longueur de 288 km. C’est-à-dire des voies naturellement partagées par tous types de véhicules, auxquelles seraient simplement adjoints des panneaux et un marquage au sol rappelant la possible rencontre de cyclistes.

Les aménagements tenant compte plus spécifiquement des vélos sont plus limités. Le chaucidou – une voie centrale pour les véhicules motorisés et deux voies latérales pour cyclistes et piétons – serait à créer sur une longueur totale de 15 km (1,6 km actuellement). Le double sens cycliste sur 4,6 km (0,7 actuellement).

Du spécifique vélo à long terme

Seraient ajoutés 11,2 km aux 4,4 km de linéaire actuel de pistes cyclables. La bande cyclable se verrait octroyer 2,2 km à ajouter au 0,7 km actuel. Enfin, les voies vertes et chemins partagés passeraient en linéaire de 24 km existant à 77 km. On atteint alors environ 92 km de voies beaucoup plus sécurisées, ce qui est demandé par la plupart de ceux qui souhaitent répondre tant à leur choix personnel qu’à l’incitation sociétale de faire du vélo (bon pour la planète, bon pour la santé, bon pour le porte-monnaie).

Carte à vérifier

Cette élaboration du schéma directeur ne prévaut pas de sa réalisation. En tout cas, il classe en deux temps la réalisation des différents aménagements possibles. À court terme, on retrouve : l’aménagement existant (!!!), les routes/rues partagées, le chaucidou, la route à trafic limité (3 km), le double sens cycliste. Ce sont évidemment les aménagements moins coûteux à réaliser. À long terme, se rangent la piste cyclable, la bande cyclable, la voie verte/chemin partagé.

La répartition de ces différents aménagements est cartographiée, sous réserve de vérification de terrain. Elle est notamment le fruit du travail des ateliers menés en présence d’usagers et d’un cabinet d’étude.

9 % de déplacements à vélo en 2024 ?

En tout cas les intentions sont là. La CMB a choisi de prendre la compétence mobilité, elle a ensuite été lauréate du programme AVELO2 (État et ADEME) qui a permis de financer l’élaboration de ce schéma. Reste maintenant aux élus à décider d’une politique cyclable et à passer à une action attendue des habitants. Sinon à quoi bon études, papiers et temps passé…
Car, si actuellement la part des déplacements à vélo est très faible (1 % à Coutances par exemple), l’ambition exprimée d’AVELO est d’atteindre 9 % d’ici 2024 au niveau national, soit tripler cet usage. En 2030 c’est 12 % qui est visé, objectif de la stratégie bas carbone.

T.H.

Thème : Overlay par Kaira. Association Roues Libres en Coutançais
Coutances, France