Vélo des villes, vélos des champs, même combat !

Les aménagements cyclables ne sont pas réservés aux grandes villes. Près de quarante personnes, dont des élus, ont participé à une rencontre-débat avec le secrétaire national de la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB), invité par RLEC lors de la fête du vélo à Régneville dimanche 1 er mai.

Séraphin Elie, secrétaire général de la Fédération des Usagers de la Bicyclette – https://www.fub.fr -, à laquelle adhère Roues Libres en Coutançais, à l’image de près de 500 autres associations promouvant le vélo au quotidien en France.

  Aménager la ville pour circuler à vélo en sécurité, l’idée fait son chemin. Ce sont le plus souvent les grandes villes qui suivent cette tendance pour répondre – voire pour inciter – à l’usage du vélo. « Pourtant les contraintes et la réflexion sont les mêmes que ce soit dans une métropole ou dans une petite ville comme Coutances et ses environs » estime Séraphin Elie. Il s’agit dans les deux cas de hiérarchiser la voirie en tenant compte de la vitesse des voitures, du flux du trafic. Choisir ensuite de créer des voies en site propre (voie verte, piste, aménagement transitoire) mais aussi d’utiliser les chaussées existantes (voie centrale banalisée, bande multifonctions). Ou encore utiliser les chemins ruraux, « le tout en respectant un principe fondamental : la continuité »

Exemples de points noirs

  Justement, prenant appui sur sa venue à vélo depuis la gare de Coutances jusqu’à Régneville, Séraphin Elie n’a pas manqué de noter la discontinuité entre la fin de la voie verte longeant la Soulles et la piste cyclable menant à Montmartin. Avec entre deux le franchissement d’une départementale, la traversée d’un bourg, d’un rond point suivi du pont de la Roque. En ses points noirs, tenir sa place de cycliste est risqué. La réalisation d’une passerelle sur l’ancien pont – demande réitérée depuis des décennies – serait l’élément fort de cette continuité. Mais manque d’ambition et manque d’engagement financier du Département envers la pratique cycliste ont été relevés par l’assemblée. « Il y a un changement puisque le personnel positionné sur la réalisation du Réseau cyclable d’intérêt départementale (RCID) a été dépossédé de cette mission, la Direction des routes a repris la main, on peut craindre une moins bonne concertation » a informé Jean-Loïc Loyer de RLEC.

Route des matelots : toujours à l’étude

  Une cycliste se demande : « à quand des pistes transversales pour l’usage quotidien ? » Occasion pour le maire adjoint de Régneville, Fabien Capdeville, de rappeler le travail effectué avec les communes voisines (et RELC) pour définir les besoins, proposer des chemins pouvant devenir piste.  » La réponse du Département était attendue avant l’été dernier… c’est encore en réflexion ! » note l’adjoint. Quant à la demande de réserver une voie sur la route des matelots vers Hauteville, un comptage des passages est annoncé. Il aurait été plus judicieux faire un aménagement temporaire et comptabiliser ensuite. 

  De son côté, Blainville-sur-mer, pour bâtir un plan vélo s’est appuyée sur un bureau d’étude. Un élu Blainvillais avance un coût de 21000 €, « mais subventionné à 40 % ». A Gavray, une élue a relaté l’effet positif d’avoir doté la commune de stationnement vélo. Pour le secrétaire de la FUB, ces services vélos (stationnement, vélo-école, atelier réparation, etc) font partie de la création d’un système vélo, « de quoi rendre efficace les déplacements ».  

Une assemblée en attente de réalisations pour circuler facilement à vélo sur le territoire.